1851 [suite]

Pour aborder l’Europe, la Suède et le Danemark sont ici très peu présents; le premier a envoyé essentiellement des échantillons de minerais de fer et de tissus de soie et de coton, tandis que l’autre propose ses instruments de précision et ses tissus légers.
La Hollande occupe seulement une petite allée où sont entassés ses collections de pierres précieuses fort admirables, quelques échantillons d’étoffes (velours et couvertures) et quelques instruments de précision; c’est bien peu pour ce grand pays commerçant.
Les salles occupées par la Suisse sont tapissées de broderies. L’une d’elles est remplie de toutes sortes de tissus de coton, une autre est consacrée à l’industrie de la soie; une autre à l’horlogerie; enfin la dernière est dédiée aux instruments de musique: pianos, violons, mandolines…

Malgré l’âge d’or connu par l’Espagne avec la conquête de l’Amérique et de ses métaux précieux, le pays n’a su prendre le virage industriel des autres pays européens, préférant acheter les produits manufacturés plutôt que de fonder des établissements industriels. C’est pourquoi l’Espagne ne présente à Londres aucun objet mais uniquement la richesse de ses matières premières (houilles, soufre minéral, asphalte, sels, soudes naturelles, fer, marbre, olives…).
Malgré la petite taille du pays, la Belgique est l’une des nations à avoir le plus exposé au Palais, avec ses 510 exposants. Au rez-de-chaussée, le royaume posséde deux salles dont l’une est exclusivement consacrée aux armes et l’autre aux produits bruts du pays (houilles, marbre, plomb, zinc, pierres, tabac…) et aux machines; à l’étage, des étoffes partout, avec les grandes manufactures comme celles de Tournay et de Courtray.
Les premiers produits venus d’Autriche qui frappent les visiteurs, ce sont les porcelaines et les cristaux. Un large espace est consacré aux grandes industries lainières; une allée est dédiée aux fers bruts et ouvrés; une exposition remarquable de pipes occupe une salle entière, démonstration de la supériorité du pays sur tous les autres en la matière. Au niveau de la Nef Centrale, l’empire expose avec fierté des meubles finiment travaillés. Ce sont au total 750 exposants qui ont fait le déplacement pour représenter leur pays.
Les Etats du Zollverein détiennent cinq stands au niveau de l’aile sud, et six dans la partie nord, où se répartissent les 1.360 exposants. Parmi ces états, quelques uns occupent des espaces individuels; c’est la cas de la Saxe et de ses porcelaines de Meissen et ses tissus; le Wurtemberg propose une étrange collection de cages, d’oiseau, d’animaux empaillés et de jouets d’enfants; la Bavière, plus artistique qu’industrielle, a envoyé des statues et des meubles. La Prusse détient la place d’honneur dans l’exposition des Etas du Zollverein; elle propose une grande variété de tissus, de cuirs, de produits bruts, d’instruments de précision dans les galeries supérieurs; on constate que les machines prussiennes sont essentiellement des instruments de menuiserie et de serrurerie; enfin, une large place est consacrée à une collection fort détaiée de produits chimiques, la plus intéressante de l’exposittion de ce pays.