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La folie des Expositions Universelles
27 mars 2013

à Fairmont Park en 1876

1876 Vue aérienne 2

Dans la banlieue nord-est de Philadelphie se trouve le Fairmont Park d’une immense superficie, la «perle de toutes les promenades de l’Amérique du Nord», composé de collines où serpente la rivière Schuylkill. Dans la partie ouest du parc se situe un lac entouré d’une jolie vallée agrémentée de pelouses et d’arbres; les 115 hectares que forment cette vallée sont alloués à la construction des bâtiments de l’Exposition, construction confiée aux architectes et ingénieurs officiels, MM. Henry Pettit, Joseph M. Wilson et H. J. Schwarzmann.
Outre la transformation du terrain et l’agencement des constructions, les architectes se chargent de l’aménagement de la distance de 10 km qui sépare le centre ville de Philadelphie de Fairmont Park. Pour cela, il prévoit la construction d’une large avenue, Girard Avenue, qui aboutit directement à l’entrée Est du site après avoir franchi la Schuylkill sur un pont suspendu prévu pour l’occasion. Sur Girard Avenue, près de l’entrée de l’Exposition sont bâtis trois hôtels, les Etats-Unis, le Globe et le Transcontinental, pouvant contenir chacun 4 à 5.000 voyageurs. À proximité de ces hôtels, une gare gigantesque de 200 mètres de longueur sur 60 de large, est construite en une semaine, où arrivent tous les chemins de fer de Pennsylvanie, ainsi que toutes les lignes de tramways de la ville. De la gare, on aperçoit une vingtaine d’hôtels mineurs et restaurants. Ainsi le visiteur en route pour Fairmont Park a le choix de s’y rendre à l’aide de véhicules de toutes sortes: cars, omnibus, tramways, chemins de fer, bateaux à vapeur… au tarif unique décidé par la municipalité de Philadelphie, à savoir 10 cents (50 c.) l’aller; le trajet le plus rapide se fait en une demi-heure par le Chemin de fer de Pennsylvanie.

L’innovation des plans des architectes réside dans la pluralité des constructions: en effet, ils prévoient plusieurs bâtiments destinés à recevoir une thématique spécifique et de nombreux pavillons représentants chacun une nation, un état, une socièté ou une entreprise. Les bâtiments thématiques sont au nombre de cinq: le Bâtiment principal (ou Main Building), le Palais des Beaux-Arts (ou Art Gallery), le Bâtiment des Machines (ou Machinery Hall), le bâtiment de l’Agriculture (ou Agricultural Building) et le Palais de l’Horticulture (ou Horticultural Building).
Pour prévenir les incidents causés par les incendies, la Commission a choisi de construire les palais en verre, en fer et en granit, excepté le Bâtiment de l’Agriculture pour lequel le bois est utilisé pour des raisons évidentes. De ces cinq palais, des soins tous particuliers ont été apportés au Art Gallery et à l’Horticultural Building car ces deux-là seront conservés pour orner le parc après la fermeture de l’Exposition du Centenaire.

De nombreseuses avenues et allées coupent le parc: Avenue of the Republic, d’Est en Ouest qui longe la façade nord du Main Building et du Machinery Building; Belmont Avenue, du Sud au Nord, qui sépare le Bâtiment principal et le Hall des Machines, et qui amène le visiteur aux abords du Bâtiment de l‘Agriculture; Agricultural Avenue, paralléle à Belmont Avenue, qui permet de joindre l’angle nord-ouest du Main Building au Bâtiment de l’Agriculture; Fountain Avenue, qui coupe Belmont Avenue et relie l’extrémité sud-ouest du site au Palais de l’Horticulture; enfin, pour les principales allées, State Avenue, qui serpente au nord-ouest du site, où sont construits la majorité des pavillons des Etats de l’Union.

Pour que le visiteur puisse s’orienter aisément parmi la multitude d’édifices, un système de repérage simple est adopté: il s’agit d’utiliser des drapeaux de couleurs différentes, placés bien en vue au-dessus des entrées des pavillons et qui indiquent la spécificité du bâtiment; la couleur bleu est adoptée pour les bâtiments construits par la Commission du Centenaire; la couleur rouge revient aux pavillons du Gouvernement américain et à ceux des Etats de l’Union; le blanc représente les bâtiments étrangers; le jaune est employé pour les restaurants, cafés et endroits d’amusement; le vert enfin sert pour désigner les bâtiments inclassables parmi lesquels figurent ceux des entreprises.
Les entrées à l’Exposition du Centenaire se fait par l’Est, directement au Main Buiding, essentiellement pour les visiteurs venus du centre de la ville par Girard Avenue. L’entrée principale, Main Entrance, se trouve sur Elm Avenue, entre le Main Building et le Hall des Machines, et débouche sur un square fleuri et arboré.
Sur le périmètre du site, les architectes ont prévu 13 entrées et sorties, choisies en fonction de leur proximité avec les principales avenues, voies ferrées, lignes de cars et de bateaux à vapeur. Chaque accés est doté de 4 portes: une pour les visiteurs payants, une pour les porteurs de billets d’invitation, une pour les exposants, les représentants de la presse et les employés où l’entrée est gratuite, la dernière pour les voitures. Les sorties se trouvent au même niveau, simplement pratiquées par des tourniquets.
Il faut se prémunir du tarif exact de 50 cents (2 fr. 50), en billet ou en pièce, pour entrer: en effet, aucune monnaie n’est faite au guichets d’entrée et la Banque Nationale a établi un bureau de change à chaque entrée. Ce règlement strict est l’un des nombreux établis par la Commission du Centenaire, celui-ci prévu pour faciliter le comptage des entrées de l’Exposition. Ce tarif est unique et valable pour tous les jours d’ouverture de l’Exposition, à savoir du lundi au samedi, avec une fermeture hebdomadaire le dimanche; aucun ticket de saison n’est prévu, mais les exposants, employés et représentants de la presse ont un accès libre et gratuit.

Comment se rendre à Philadelphie? Voilà une question sensée que doit se poser tout voyageur désireux de ce rendre à l’événement de cette fin de décennie. Pour le curieux savant français ou anglais, la Compagnie Générale Transatlantique organise des voyages de plaisir du Havre et de Plymouth à Philadelphie et à New-York. À l’occasion de l’Exposition du Centenaire, une grande réduction de prix est pratiquée à partir du mois d’avril 1876, avec un départ du Havre prévu tous les samedis: Aller-Retour en 1ère classe à 800 fr., en 2ème classe à 500 fr., en 3ème classe à 300 fr. Les passagers auront la faculté de revenir jusqu’au mois de novembre, de New-York à Plymouth et au Havre, sur tous les paquebots de la Compagnie. Des billets circulaires sont également proposés à prix réduits sur l’Erié Railway pour des excursions à l’intérieur des Etats-Unis et du Canada.
Pour le visiteurs américains, le réseau des lignes des Chemins de fer des Etats-Unis est très certainement le plus important et le plus étendu au monde et il ne rencontrera aucune difficulté à organiser son voyage quelque soit l’endroit où il vit dans ce vaste pays. Pour le voyageur venu d’Orient, le nouveau Transcontinental risque d’être un voyage ferroviaire fort intéressant.
Mais où se loger? Encore une question pratique d’actualité lors de la préparation du voyage. Aux abords de Fairmont Park, sur Girard Avenue et Belmont Avenue, des hôtels de premier ordre propose leur service à raison de 5 $ (25 fr.) par jour pour le logement, nourriture et service compris. Au centre de Philadelphie, d’honorables Boarding-Houses se louent pour 10 $ la semaine. Mais en s’éloignant de Philadelphie, le voyageur plus modeste peut trouver des pensions tout à fait confortables pour 4 à 5 $ la semaine; par exemple, l’hôtel Centennial Lodging House Agency offre tout le confort pour 2 $ par jour. Au demeurant, les médecins et journalistes de Philadelphie font savoir à leurs confrères d’Amérique et d’Europe qu’ils ont pris toutes les dispositions nécessaires pour les accueillir.
Pour éviter la spéculation des hôteliers de Philadelphie durant l’Exposition, un Comité des logements formé conjointement par la municipalité et la Commission du Centenaire, tente de fournir une chambre, déjeuner et souper compris, moyennant 2$ (10 fr.) par jour. Les Chemins de fer ont retenu un grand nombre d’appartements vacants et distribuent à leurs voyageurs des billets de logement à    2 $ 50 cent (12 fr. 50) par jour. Ainsi le visiteur ne manque pas de choix d’hébergement, et ce quelque soit sa bourse.


 

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La folie des Expositions Universelles
  • Passionnée d'histoire, j'ai visité au fil de mes lectures une première Exposition universelle, puis une deuxième, une troisième... voyages à travers le temps, les avancées techniques, les mœurs, les modes... Voici modestement quelques travaux d'amateur
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